Factures d’électricité : à quoi s’attendre ces prochaines années?

Publié: 15 septembre 2022
En 2023, un ménage type paiera en moyenne à peu près un quart de plus pour son électricité que l’année passée avec de très fortes variations régionales (de 0% à +260% dans certaines communes). Cette hausse est évidemment liée à une situation énergétique exceptionnellement tendue en Europe. Certains indicateurs laissent néanmoins penser que les hausses tarifaires annoncées pour 2023 ne sont qu’un début. Les gagnants aujourd’hui : les fournisseurs, les particuliers et les entreprises qui ont fait le choix d’investir dans leurs propres centrales de génération électrique.

Des factures électriques qui s’alourdiront en 2023, avec de fortes variations régionales
Une envolée des prix de l’électricité sur le marché libre
Une telle augmentation est un flagrant rappel que certains fournisseurs ne produisent pas ou qu’une petite partie de l’électricité qu’ils vendent. Sans contrat d’approvisionnement à long-terme, ils peuvent donc être dangereusement exposés à la volatilité des prix sur le libre marché et forcés de s’approvisionner au mauvais moment, comme ce fut le cas pour le malheureux fournisseur EGO qui sert la petite commune argovienne.
Pour rappel, le prix de l’électricité sur le libre marché européen a connu une véritable flambée cette année. Les prix ont en effet augmenté de 6 à 7 fois par rapport à leur niveau de l’année passée (voir graphique ci-dessous). Les raisons sont nombreuses : (i) l’envolée du prix du gaz suite à la coupure de l’approvisionnement russe, (ii) une sécheresse historique depuis le début de l’année qui a affecté la production d’électricité hydraulique, et (iii) la mise hors service d’une partie du parc nucléaire français pour cause de corrosion, de maintenance et de sécheresse (id le niveau de certaines rivières ne permet plus de refroidir les réacteurs nucléaires).
Beaucoup d’incertitudes pour les années à venir
Comme pour la majorité des matières premières, l’électricité est généralement échangée via des contrats à terme. Dans ces contrats, producteurs et fournisseurs se mettent d’accord aujourd’hui sur une quantité d’électricité et sur un prix pour une livraison dans le futur (par exemple dans un an).
Des ménages qui payent aujourd’hui leur électricité sensiblement moins cher que sur le marché libre
En Suisse, le prix moyen qu’un fournisseur doit payer aujourd’hui pour sécuriser un MWh en 2023 est de plus de CHF 500 (à la date de publication de cet article). A titre de comparaison, un ménage payera en 2023 en moyenne CHF 150/MWh pour son électricité (en excluant les taxes et les frais de réseau et de transport), soit plus de 3 fois le prix du marché pour l’année prochaine. Pour une échéance à 2024, le fournisseur doit débourser en moyenne CHF 250 pour un MWh (soit 1.8x le prix que nous payerons en 2023). À partir de 2025, les prix se normalisent mais restent significativement supérieurs à CHF 150/MWh.
En d’autres mots, un fournisseur qui renouvelle aujourd’hui un contrat d’approvisionnement pour les 4 prochaines années payera plus que ce qu’il facture en 2023. Il devra donc logiquement augmenter ses tarifs les années suivantes, sans quoi il devra assumer des pertes.
Vous l’aurez donc compris, le nerf de la guerre pour les fournisseurs est aujourd’hui de produire leur électricité pour se protéger contre la volatilité des prix de l’électricité. Pour reprendre l’exemple de BKW, le groupe produit plus d’électricité qu’il n’en distribue, ce qui lui permet une certaine flexibilité pour fixer ses tarifs et ainsi d’éviter de répercuter les hausses du marché libre sur ses clients.
Les gagnants aujourd’hui sont les fournisseurs, les entreprises et les particuliers qui ont investi dans leurs propres centrales de génération d’électricité
Les grands gagnants de cette situation chaotique sur le marché de l’électricité sont sans aucun doute les fournisseurs, les entreprises et les particuliers qui ont investi dans leurs propres centrales de génération d’électricité. En effet, la rentabilité d’une nouvelle installation augmente lorsque le prix de l’électricité s’envole. Et ceci pour deux raisons :
-
- L’électricité qui est autoconsommée est gratuite. Lorsque le tarif des fournisseurs augmente, l’économie réalisée grâce à son autoconsommation augmente logiquement.
- Les tarifs de rachat pour le surplus augmentent eux aussi un peu partout. Romande Energie offrira par exemple près de deux fois plus pour la reprise de l’électricité non consommée sur place, passant de 9.5 cts/kWh en 2022 à 18.6 cts/kWh dès 2023. Le fournisseur espère ainsi augmenter sa production sur territoire vaudois.
En conclusion, les prix de l’électricité ont atteint des records cette année et le marché n’anticipe pas un retour à la normale avant quelques années. Cela expose certains fournisseurs à des risques d’approvisionnement, surtout ceux qui ne produisent pas ou peu d’électricité. Le renouvellement de leurs contrats d’approvisionnement se traduira par une augmentation des factures pour les entreprises et les ménages. Comment se protéger ? Une recommandation : produire sa propre électricité. Détenir une centrale de génération d’électricité offre de nombreux avantages. Cela permet notamment de se protéger contre des hausses tarifaires dans le futur tout en revendant le surplus au fournisseur qui dépendra ainsi, lui aussi, un peu moins de l’extérieur.
Cet article vous a plu?
Abonnez-vous à notre newsletter et suivez-nous sur les réseaux sociaux. Nous y publierons une série d’articles sur l’actualité du solaire en Suisse et sur les questions qui nous sont fréquemment posées.
Pour permettre à tout un chacun de bénéficier de l’énergie non-polluante, renouvelable et gratuite que la planète nous offre.
Copyright © 2022 - tera solar / All Right Reserved